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Date de création : 04.11.2009
Dernière mise à jour :
28.07.2012
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Entretien avec Pradip Choudhuri
Propos recueillis par Denis Emorine
1. Dans tes poèmes, tu écris le plus souvent ‘‘je’’. Est-ce que ta poésie est une manière détournée de rédiger ton autobiographie ?
Oui, c’est bien le cas. Je le fais toujours en en étant parfaitement conscient. Sans doute, tout représentant de la nature humaine ne peut jamais s’isoler de ce mot, cet ego capricieux peut-être, qui, depuis toujours, incite l’homme (jusqu’à la mort) à suivre un mirage de chair, un arc-en-ciel au bout de son propre horizon qui s’appelle la vie. Je suis un homme par excellence, il est donc probable qu’il y ait beaucoup d’éléments autobiographiques dans mon écriture, dans ma poésie. Mais quelle est-elle donc cette autobiographie dont je suis le seul protagoniste, autobiographie qui a forcément été façonnée par moi-même ? Il y a bien longtemps que je me posais cette question. Résultat, la naissance de Poésie-religion qui commence par une définition fabuleuse du je : ‘‘Je n’appartiens à aucune génération ou, mieux, je suis une image réfléchie, extrêmement petite ou infiniment grande du monde moderne et de toutes ses générations. Soit pratiquement l’ensemble, énigmatique comme le sphinx, des veines et veinules de la conscience et de l’inconscience de l’esprit obsédé, des dégradés, des débauchés, des timides, des indigents, des fous, des muets, des voleurs, des aveugles, des Sannyasins (*), des camarades, des expéditionnaires, des corps corrompus, des délabrés, des sans-cœur, des tuberculeux, des simples cadavres, des mobiliers et des immeubles et de tout le monde vivant.’’ A mon avis, c’est également une des définitions d’un homme complet. Oui, dans ma poésie, je ne rédige que mon autobiographie qui contient toute la vie des hommes de cette planète. Me voici !
2. En te lisant, on a souvent l’impression que vie et poésie ne font qu’une même si la première est source de déceptions ou de misères sur tous les plans. Qu’en est-il exactement ?
C’est vrai. A ce niveau-là, tout ce qui se passe autour de moi n’est qu’une mascarade d’hommes et de femmes avec leurs banalités dégoûtantes, coquins et coquines de la bourgeoisie avec ses mille et un désirs inspirés par les diaboliques demandes de la consommation. Dans ce flux, ce flux stupide des désirs humains, se perdent les cardinales vertus de la vie ; l’amitié est, le plus souvent, dévorée par cupidité ou gloutonnerie de pouvoir ; l’amour est, inévitablement, sacrifié à l’autel de sexe … même avant son épanouissement. Pour une âme sacrée, cet ordre bizarre du monde n’est-il pas une grande déception ? La plupart des misères humaines arrivent à cause de cette grande déception, de cette incroyable folie ‘‘d’hommes civilisés’’. D’un autre côté, le monde naturel où nous habitons tous reste immobile dans un grand rêve parce que, au fond, les hommes ne savent que rêver. Ma poésie est donc la liaison entre le monde de la consommation et celui du rêve. Il est donc naturel que la poésie dont l’hinterland est la vie soit un peu mélancolique. Le poète avec toutes ses passions sacrées est toujours en mal d’amour. A notre époque peut-être, aucun poète ne peut éviter cette fatalité. En tant que poète, je ne pourrais pas maltraiter la vie. Dans ma poésie, il y a une fusion complète de la vie et des rêves, de la passion et de l’humeur/ humour noir(e). C’est l’unique secret de cette totalité audacieuse de ma poésie qui, le plus souvent, est abreuvée de tristesse, en une sorte de bouche à bouche !
3. Dans les années 60, tu étais alors étudiant, tu as fait partie d’un mouvement protestataire : la Hungry generation. Je sais que, considérant cette période comme révolue, tu n’aimes pas trop qu’on associe toujours ton nom à cette époque-là. Est-ce que tu peux t’expliquer à ce sujet ?
Certainement, Si je me souviens bien, l’apparition de la Hungry generation dans les années 60 – comme les autres fameux mouvements littéraires en Amérique et en Europe – était quelque chose de tout à fait spontané. A cette époque-là, le désordre était total dans le domaine politique en Inde, et la médiocrité d’expression littéraire dans le domaine de la muse au Bengale créait une très grande vacuité dans la sensibilité des jeunes gens, sur les campus des universités. La frustration politique avait activement développé l’imbécillité dans la création littéraire. Au Bengale, et pour les jeunes poètes bengalis, cette époque était une période cruciale. C’était une période de ‘‘rêve perdu’’ pour la jeunesse de ce pays, comme je l’ai déjà dit, aussi bien dans le domaine littéraire que politique. Il régnait partout une impression de vide insupportable, sinistre. La société du rêve orientale était, sur tous les plans, déchirée par l’hypocrisie de la classe moyenne, c’était bizarre. Dans une situation comme celle-ci, la création de la Hungry generation était une nécessité urgente pour mes amis et moi. Nous avons utilisé les armes de la création, c’est-à-dire celles d’une écriture virulente. Nous demandions une révolution totale, une totale anarchie, si nécessaire !
Ma participation active à la Hungry generation s’est poursuivie jusqu’en 1970, avant la publication de Poésie-Religion oùj’ai commencé à exploiter mon horizon personnel chargé de plusieurs dimensions.
Après une période bien définie, tout mouvement donne naissance à un embrigadement quel qu’il soit (voir le cas du surréalisme) ou sert l’intérêt des fonctionnaires de l’Etat. Je ne le savais que trop. Je savais également que ce n’était plus ma tasse de thé. Après plus de 35 ans consacrés à la Hungry generation, ayant été l’un des fondateurs de ce mouvement, je ne suis plus qu’un programme humain, un spectre solaire assez grand et je dis mes poèmes (love poems, not hate poems) aux quatre coins du monde. Depuis toujours et durant cette longue période de ‘‘jugements et tribulations’’, je suis heureux de ne pas avoir perdu la force de mon cœur et d’avoir eu raison. Ma participation à la Hungry generationm’a donné le courage de confronter l’essence de la vie vivante et la création de mon art pour toujours. La victoire de la Hungry generation a au moins donné naissance à une littérature alternative. Après cela, il n’y a plus qu’à avancer … avancer toujours comme l’a dit Arthur Rimbaud.
4. Outre le bengali qui est ta langue maternelle, tu parles également l’anglais et le français. La critique littéraire écrit souvent que ton œuvre (ré)concilie l’Orient et l’Occident. As-tu également l’impression d’être ainsi au carrefour de deux cultures, de plusieurs sources d’inspiration qui coexistent en toi ?
Oui, c’est possible ou bien, dans mon cas, il n’y a qu’une ‘‘demi-vérité’’ avec une critique / interprétation comme celle-ci. Grâce à une attitude unique en littérature, je n’ai jamais nettement compartimenté ce domaine de la muse. Après avoir lu la plupart de la littérature bengalie de mon cœur avant seize ans, j’ai, en débutant, commencé à lire les œuvres des plus célèbres auteurs du monde, sans grande distinction. Vers 1962, dès mon entrée au collège, la premier livre que j’ai lu était Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud, la première grande œuvre occidentale. J’étais tout à fait choqué par les thèmes et le style de Rimbaud. La même année, j’ai lu Les Illuminations avec la même ardeur, puis la biographie de Rimbaud par Enid Starkie et par Wallace Fowlie. Je ne me demandais guère si Une saison en enferétait un produit d’Orient ou d’Occident. La fraîcheur de la langue, la richesse des expériences de Rimbaud, c’était assez pour moi à ce moment-là bien qu’avec le passage du temps, j’aie découvert bien des choses orientalisées par Rimbaud. En 1996, à Bergerac, dans un entretien diffusé par Radio-Bergerac, j’ai même comparé le génie de Rimbaud à celui de Ramakrishna ! ‘‘La borne géographique n’est plus jamais limitée par aucune latitude et longitude …’’écrivais-je dans le poème L’Automne, extrait du recueil Ratri. Le Français Arthur Rimbaud a passé la plupart de sa vie tourmentée en dehors de son pays. Un vrai poète appartient à tous les pays parce qu’un poète n’est à personne. Entre 17 et 21 ans, outre le bengali, j’ai lu les œuvres de Dostoïevski, Camus, Kafka, Baudelaire. D.H. Lawrence, Henry Miller, Whitman, Artaud, Cendrars, Giono, Céline, Genet ainsi que celles de plusieurs amis-poètes d’Orient et d’Occident qui sont très célèbres de nos jours. En tant qu’étudiant de littérature anglaise et américaine à l’université, je devais lire mille et un auteurs anglais et américains … bons ou mauvais. Je ne me suis jamais demandé s’ils étaient orientaux ou occidentaux. Le seul livre qui m’ait beaucoup aidé à résoudre les problèmes entourant cette question de l’Orient-Occident, c’était l’essai d’André Gide consacré à Dostoïevski. Pour moi, outre Les Frères Karamazov,le livre de Gide est le livre de ma vie. C’est lui qui m’a aidé à comprendre totalement la psyché française, qui m’a donné actuellement le courage d’aller en Europe, spécialement en France, comme un poète du monde. En ce moment, j’ai plus de 500 amis-poètes en France, en Espagne, en Angleterre, en Amérique, en Irlande, au Japon, au Canada et même en Afrique. Je publie mes poèmes avec eux dans leurs pays respectifs. Est-ce que j’ai uniquement orientalisé tous mes amis-poètes de l’Occident ? Oui, peut-être Ainsi, je suis sur pied au carrefour du monde entier. C’est pourquoi nous nous entendons si bien. C’est la victoire totale de la poésie. Oui !
5. Est-ce que pour toi, le fait d’écrire de la poésie est un acte subversif ?
Cela dépend de plusieurs conditions : par exemple du ‘‘bon’’ ou du ‘‘mauvais’’ état de la société dans laquelle habite le poète, du lieu où il travaille pour assurer sa nourriture physique, et de la nourriture spirituelle qui lui permet d’écrire. Le poète de mon cœur n’est ni un ‘‘versificateur’’ ni un ‘‘rechercheur’’ de mots poétiques. Au contraire, un vrai poète suit passionnément les vérités incontestables de sa propre vie, les vérités de la société dans laquelle il demeure et écrit … La vérité poétique doit s’affranchir de toute hypocrisie … comme l’amour qui soutient les valeurs de la vie. Mon cher Denis, tu n’ignores pas que, de nos jours, la société des hommes – et son attitude envers les choses – a beaucoup changé. Elle s’est laissée aller à la consommation avec son propre Méphistophélès : les médias. Presque partout, en Europe comme en Inde, spécialement dans le métro, les hommes politiques, leurs fonctionnaires ont donné naissance à la ‘‘sycophancy’’. La plupart des gens, qui ne sont que des sycophantes, forment le corpus majeur des lecteurs de poésie. Mes poèmes sont certainement ‘‘subversifs’’ pour une société et des lecteurs comme ceux-là. Je n’écris pas pour quelques missions particulières. Ma poésie, elle, pourrait être utilisée pour l’émancipation des hommes nouveaux, pour créer de nouveaux goûts poétiques et tu sais bien que pour moi, mon cher Denis, la nouveauté est une sorte de subversion. Alors, dans le monde actuel, mes poèmes sont absolument subversifs, c’est-à-dire humains.
6. On a souvent parlé, en Europe et aux Etats-Unis, de tes sources d’inspiration : La Beat generation, Rimbaud ou Lautréamont … Qu’en penses-tu ?
Rimbaud … oui, comme les indigènes Jibanananda Das et Manik Bondopadhaya. Chez Lautréamont, c’est son long cri passionné sur la mer que je retiens. En outre, depuis toujours, je me demande pourquoi lui, Lautréamont, a été si brutalement assassiné. Depuis toujours, je voudrais avoir des informations sur cet assassinat. D’ailleurs, peut-être pourrais-tu m’aider dans cette recherche ?
A l’exception de quelques amis personnels : Lawrence Ferlinghetti, Allen Ginsberg, John Montgomery, Harold Norse, Kaviraj George Dowden et Claude Pélieu, je n’aimais guère les écritures sans racine de la Beat generation. Le seul auteur de ce mouvement qui m’inspirait beaucoup, c’était Jack Kerouac qui, pour sa part, était inspiré par Rimbaud, Céline, et par sa nostalgie de la France et du Québec. On dit souvent que Jack était ‘‘le roi de la Beat’’. A mon avis, toute sa vie, Jack a été obsédé par la recherche de sa propre identité tant philosophique que religieuse. Malgré quelques similitudes entre la Beat generation et la Hungry generation, personne de la Hungry n’était totalement influencé par la Beat, malheureusement ! Actuellement, à cause des médias américains qui ont toujours présenté la Beat generation comme une véritable apocalypse, l’héritage spirituel de ce mouvement est sur le point de disparaître !
7. A notre époque où l’image semble reine, où beaucoup de livres sont souvent édités pour des raisons qui excluent la littérature, je pose la question crûment : ‘‘A quoi sert la poésie ?’’
La poésie est le moteur informel des entités non quantifiables, elles se développent en dehors des schémas utiles au pouvoir. La poésie sert la subversion plus que l’on ne croit même si elle semble avoir été embrigadée dans quelques registres institutionnels ; elle sert à prendre forme au milieu du chaos et à rendre ce chaos tout à fait crédible, même si certains s’en défendent de peur de crever l’écran ; d’apercevoir la lumière, celle qui devrait illuminer nos vies. Il y aurait un travail important à réaliser en collaboration avec les scientifiques pour peu qu’ils abandonnent toute mégalomanie et qu’ils aient une petite idée de leur dimension poétique, en particulier les astro-physiciens qui ont livré leur raison aux étoiles et qui, par là-même, rejoignent les poètes sur des rangs similaires avec peut-être d’autres certitudes. Mais la poésie ne sert qu’à renforcer notre certitude, celle de l’impossibilité du NEANT qui, s’il existe, se charge alors d’une manne inouïe de possibilités.
8. Pourquoi ce titre Le Trou Noir pour ton recueil ? Je crois qu’il s’agit d’une allusion à une période tourmentée de l’histoire de l’Inde mais est-ce également la métaphore de la vie ?
Bravo pour l’intuition d’un poète ! Pour dire la vérité, j’ai utilisé Le Trou Noir, cette expression astronomique, comme métaphore de la vie, tu as raison ! Symboliquement, alors qu’à chaque instant des millions de trous noirs naissent de nos innombrables désirs en chairs : aveugles … irrésistibles, profonds et menaçants dont le champ de gravitation est tel qu’aucun rayonnement (d’imagination créative et de création brillante) n’en peut sortir, le désir humain – qui est la source de toutes nos activités – est ironiquement le trou noir lui-même. Dans cette civilisation dominée par l’argent, la puissance et le sexe, on se sent souvent enfermé dans un grand trou noir sans issue. Seul l’amour physique soulage parfois, puis de nouveau l’amertume, le dégoût. L’allusion historique indienne du trou noir – qui a été ajoutée par mon ami Paul Georgelin – a un véritable rapport avec ce titre. Là, je suis tout à fait d’accord avec Paul. Mon cher Denis, c’est mon ami Paul qui m’a présenté aux lecteurs français avec une ardeur phénoménale. Je l’embrasse et je le remercie.
9. Dans ton essai intitulé Poésie-Religion, tu écris notamment : ‘‘La poésie est le seul moyen d’oblitérer toutes les questions et dialectiques de l’homme primitif comme de l’homme moderne, de même que tous les conflits entre la conscience et l’inconscience des gens instruits et des ignorants.’’ Est-ce que tu peux développer cette idée qui sacralise l’acte poétique ?
Pour moi, l’acte poétique sacralise l’humanité dans un tourbillon de bonté qui brasse et emmène tout sur son passage. Il n’y a plus de barrière, l’enclos est ouvert et l’immense troupeau de chevaux sauvages s’est libéré, seulement on ne l’appelle plus troupeau, voilà la différence. Chaque entité se développe seule mais ‘‘ensemble’’. C’est le grand paradoxe qui régit nos vies intérieures et extérieures : l’universalité de la poésie ne saurait justement régir nos vies, nous sommes passés maîtres de nos destins, seuls et ensemble. Tu évoques le sens du sacré dans la poésie, oui, mille fois oui et l’on pourrait y associer Dieu ou n’importe qui d’autre, pourquoi pas ? Maintenant tout est permis. Qu’elles soient en Occident ou en Orient, les sources du poète sont cosmiques. La civilisation a pris un essor qui n’implique pas celui-ci directement même s’il en est l’acteur principal.
10. As-tu déjà été tenté par d’autres formes d’écriture que la poésie ?
Oui, bien sûr. A ma façon, j’ai déjà exploité toutes les formes d’écriture. Par exemple, les contes (symboliques), les nouvelles, l’essai (Belles Letters), les critiques littéraires et la défense de la poésie, les pièces de théâtre également. Tout sauf le roman policier que je n’aime pas particulièrement. J’ai également été séduit par la poésie et sa signification. C’est une grande obsession pour moi. Peut-être suis-je paranoïaque, je me le demande. Je ne me sens normal que lorsque je suis de retour dans le domaine riche et euphorique de mes obsessions. Je rêve d’écrire, dans une langue naturelle, une vaste fresque pornographique consacrée aux rites funèbres de la Muse ou à ma bien-aimée. C’est en France, qui restera toujours ma patrie spirituelle, que j’aimerais le faire.
11. En 1997-98, tu as créé Pphoo une revue trilingue, en bengali, anglais et français. Peux-tu en faire une brève présentation ?
A cette époque, j’ai créé cette revue en collaboration avec mes amis Claude Pélieu, Carl Weissner, William S. Burroughs, Lawrence Ferlinghetti, Kaviraj George Dowden, Gérard Belart et mon cher J.J. Herman. Pour la scène littéraire bengalie, Pphoo révèle tout ce qui est d’avant-garde, souterrain. Dans ses pages, j’ai édité tous les poètes fameux et maudits des quatre coins du monde … bengalis, anglais (américains) et français. J’ai traduit Rimbaud, Artaud, Cendrars, Nord de L.F. Céline ainsi que son dernier entretien. C’était un grand moment de ma vie quand j’ai aussi traduit Fernando Arrabal et The Brooklyn Bridgede Henry Miller. Depuis les années 90, grâce à mes différentes relations en France et à ma connaissance de la langue française, j’ai publié une soixantaine de poètes français et francophones : Canadiens, Algériens notamment. En 1996, Pphoo a obtenu le prix prestigieux de la meilleure revue de la francophonie à Bergerac, lors de la fête de la poésie. En somme, j’en suis très heureux. Pphoo m’a placé au centre des activités littéraires mondiales. A mon avis, cette revue est une des sources des nouvelles créations de cette fin de siècle, c’est déjà beaucoup !
12. Actuellement, quels sont tes projets ?
En dehors de mon propre pays, je m’occupe de plusieurs projets liés à la France. J’aimerais écrire un mémoire sur mes deux séjours en France en analysant les différentes tendances de la poésie française contemporaine. Je voudrais écrire une petite histoire des ponts français et un essai sur la ville de Guyancourt dont le maire est mon ami, le poète surréaliste Roland Nadaus. Et finalement, j’irai passer une nuit blanche (les nuits d’Arabie) avec mes amis et j’écrirai un hommage à chacun d’eux. C’est un projet formidable, n’est-ce pas ?
Calcutta – Landser, été 1999
(*) Sannyasins: en sanscrit, ceux qui ont atteint le ‘‘sannyasa’’, le quatrième et dernier stade de la vie idéale pour un Hindou, qui ont renoncé au monde et à toute forme de bien terrestre ; ils vivent en absolue pauvreté et dans l’absence de tout désir, si ce n’est celui d’arriver à la ‘‘libération’’. (tiré du Dizionario dell ‘‘Induismo’’ de A. Vallardi – Editions Garzanti). Note de Paul Georgelin.